lundi 27 octobre 2008

Cultiver le sentiment amoureux

La venue au monde de notre petite O m’a fait réaliser combien c’était facile de cultiver le sentiment amoureux dans notre couple lorsque nous n’avions pas encore d’enfant! Nous avions tout notre temps pour se parler, discuter de tout et rien, se promener main dans la main, aller au resto, au cinéma, se coucher et se lever tard, se coller sans rien dire…Oui, c’était facile; rien que nous deux à penser.

Avant d’avoir des enfants, que c’était aisé de prendre du temps pour me faire belle. Mes cheveux étaient toujours (ou presque) lissés au fer plat, mes sourcils épilés, mes cils portaient fièrement le mascara en tout temps et je prenais soin de choisir des vêtements qui mettaient ma silhouette en valeur. Je m’habillais en tailleur pour le travail et la fin de semaine, je me faisais toute belle lorsque nous sortions. Ne vous méprenez pas, je n’étais pas une poupoune plastique qui jouait à faire la belle pour épater la galerie! J’étais simplement une jeune femme qui avait le temps et le goût de prendre soin d’elle et pour qui bien paraître était assez important.

Puis, vint le jour où j’eus mon premier enfant. J’ai passé près d’un an et demi dans un corps qui n’était plus le mien. Avec toutes les grandeurs possibles qui s’y alignaient, ma garde-robe avait des allures de magasin. Le matin, c’est avec un pincement au cœur que j’étirais mon bras vers le pantalon de la plus grande taille. Mes chandails semblaient avoir rétréci au lavage d’un seul coup. Entre m’occuper de mon enfant, le ménage et quelques contrats, le temps dont je disposais avant pour prendre soin de moi avait fondu comme neige au soleil. J’étais toutefois remplie de bonnes intentions et je m’efforçais donc, tant bien que mal, à m’étirer les cheveux au fer plat et à mettre du mascara. C’était même plutôt bon pour mon moral. Je ne voulais surtout pas finir par ne porter rien d’autre que des pantalons en coton ouaté et me faire couper les cheveux courts et permanentés, car ça serait plus facile d’entretien! Ma motivation la plus profonde était aussi que je désirais rester une femme désirable aux yeux de mon chum. Pas facile avec 20 livres en trop! Malgré tout, il m’a toujours trouvé séduisante et nous étions toujours amoureux fous, envers et contre tous, malgré les nuits trop courtes, malgré mes angoisses de fifille!

18 mois plus tard, avec la fin de l’allaitement et avec de la patience, j’avais enfin retrouvé ma taille d’avant (ou presque!). Je n’ai eu que deux mois pour en profiter puisque je suis à nouveau tombée enceinte lorsque mon fils aîné avait 20 mois…

Entre les maux de cœur, les courses après mon fiston, le ménage et les contrats, le temps dont je disposais pour mon couple et pour moi était encore plus mince qu’avant! Malgré tout, mon chum et moi avions développé de nouvelles façons d’être bien ensemble. Trop épuisés pour parler à la fin de la journée? Pas grave! On se colle sur le divan et on ne dit rien! Juste sentir la chaleur de l’autre et son odeur nous permettait de rester zen et bien l’un avec l’autre ou encore, on se collait en cuillère dans notre lit et on écoutait, sur notre iPod, des vieux succès du temps du secondaire (les slows qu’on avait dansés collés-collés dans les partys de sous-sol). C’était bon pour le cœur!

Neuf mois plus tard, un autre petit être s’est greffé à notre cellule familiale tissée serrée. Les nuits sont subitement redevenues courtes, les journées parsemées de siestes et les seins en très grande demande! Je m’ennuyais de mon chum, même s’il était à côté de moi. Je m’ennuyais de NOUS. Juste nous deux! Nous étions sur le pilote automatique. Lui s’occupait du plus vieux, moi du plus jeune. Le soir venu, je m’endormais en deux secondes et demie, rien de moins!

Mes 20 livres en trop sont également revenues (je ne m’ennuyais tellement pas d’elles pourtant!). Mais, cette fois-ci, je savais (ou enfin, j’espérais très, très fort) qu’elles finiraient par repartir un jour! Cependant, mes chandails trop courts et mes jeans trop serrés me tapaient royalement sur les nerfs! Comment se sentir femme et désirable avec une tête vissée sur un corps bien enrobé et dont le ventre est mou comme du Jello? Rajoutez à ça, le fait que me coiffer se résumait la majeure partie du temps à me faire une queue de cheval et que je m’habillais de façon à être confortable pour jouer avec les enfants. Bonjour la séduction! On a beau respirer profondément, regarder avec tendresse nos rejetons, le malaise ne passe pas toujours aussi facilement!

Quelques mois ont passé et notre routine familiale est redevenue normale. Un soir, les enfants couchés, nous avons littéralement sursauté lorsque nous nous sommes aperçus que nous étions tous les deux assis sur le même divan, en même temps, devant la même télévision! Nous nous sommes regardés, nous avons ri et avons savouré avec délectation ces quelques instants de calme en nous lovant dans le divan en nous tenant par la main. Nous avions une fois de plus survécu à un grand changement dans notre vie de couple!

Voilà que, quelques mois plus tard, une petite O s'est implantée dans mon ventre et, par le fait même, dans nos vies. Une grossesse, deux petits bonshommes à s'occuper et une maisonnée à faire rouler, c'est bon pour apprendre à être efficace mais ça fait la vie dure au romantisme, n'est-ce pas?

Un autre accouchement plus tard, je sais je sais...que ces **!?$!! livres en trop vont finir par partir (ok, compris là?!?) mais, mes chandails trop courts et mes jeans trop serrés me tapent toujours royalement sur les nerfs! ! Je me trouve tout... sauf sexy, laissez-moi vous le dire.

Et cette fois-ci, je me suis fait couper les cheveux en dégradé. Comme ça, lorsque je les lave, je peux les laisser sécher et frisotter comme bon leur semble. Au diable le fer plat! Après trois enfants, on laisse tomber des choses inutiles pour la survie des enfants. Les cheveux étirés en font partie.

Trèves de gémissements. Malgré tout cela, je n’ai cependant jamais été aussi amoureuse de mon chum. Je le trouve beau, séduisant, c’est mon âme sœur à moi! Je sais que c’est la même chose pour lui (oui, oui, il me l’a dit!). Il me fait sentir belle, désirable et ça, c’est merveilleux! Je n’ai pas besoin d’être tirée à quatre épingles pour qu’il me dise qu’il me trouve belle! Bien entendu, c’est encore aussi agréable de me pomponner de temps à autre. La maternité m’aura appris à me sentir belle, à me sentir femme, même lorsque je suis assise dans le salon avec mes bouts de choux, un peu de bave sur l’épaule, la couette ébouriffée et avec des bas Winnie de Pooh!

Je suis fière de notre couple. Ensemble, nous avons traversé toutes sortes de périples, de changements. Tout cela a rendu notre couple plus fort, plus solide. Nous avons le goût d’être ensemble le plus souvent possibles. Nous sommes capables de discuter durant des heures de tout et rien et ce, sans parler des enfants (je vous le jure!).

La clé du succès? Disons que ça prend beaucoup d’amour au départ, de la patience (beaucoup!), le goût de s’investir et une communication ouverte complètement. Et vous savez quoi, la Saint-Valentin chez nous, ça se fête tous les jours! Un souper aux chandelles un mardi soir, un bisou échangé à la table sous le regard attendri de deux (et demi) petits cœurs heureux comme tout. Voilà mon bonheur!

3 commentaires:

  1. Comme je nous reconnaît dans ce portrait!!! Sauf que pour moi, les fichus livres de grossesse semblent hélas ancrés pour de bon! Continuez, vous êtes sur la bonne voie. J'aime beaucoup tes réflexions. On se sent si proche...

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  2. Merci Gina! C'est aussi bon de te lire! ;-)

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  3. Ça y est je pleure!!! C'est tellement ça! Chez nous aussi, l'amour déborde, mais le temps pour le ramasser nous manque(!) Merci de me rappeler que c'est pareil ailleurs et qu'il y a de l'espoir!;)

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Merci beaucoup de prendre de votre précieux temps pour m'écrire!