Laissez-moi vous raconter une petite histoire.
Un couple qui s'aime depuis l'école secondaire est retourné dans sa ville natale pour un conventum improvisé d’amis. Ils sont tous allés souper au resto, question d’avoir du plaisir comme dans le bon vieux temps! Presque tout le monde autour de la table avait eu des enfants depuis leur dernière rencontre et les photos des petits se promenaient de mains en mains accompagnées de «Oh! Comme il est mignon!» «Wow! Quelle belle poupoune!». Une coupe de vin à la main, ils se remémoraient des souvenirs de jeunesse et prenaient des nouvelles de tous et chacun.
Bien entendu, la question «Pis, qu’est-ce que tu fais de bon dans la vie? Où travailles-tu?» était sur toutes les lèvres! Et, la femme du couple en question, répondait, le plus naturellement du monde qu'elle travaillait à son compte, en communications, à partir de la maison afin d’être auprès de ses enfants. C’est alors qu'elle entendit la belle voix de son chum lui dire: «Mais M (oups! j'ai dévoilé mon identité par inadvertance!), tu es avant tout une maman à la maison, non?».
Silence. Il avait raison.
Après tout, elle ne travaillait pas à temps plein. Elle avait bien des contrats qui arrivaient régulièrement chaque semaine, mais elle travaillait durant les siestes des petits et le soir. La majeure partie de ses journées, elle les passaient en compagnie de ses meilleurs compagnons de travail, A et G! Oui, on peut dire qu'elle était avant toute chose une maman à la maison.
Mais alors, pourquoi n’avait-elle pas répondu ça lorsque ses amis lui avaient demandé ce qu'elle faisait dans la vie? Pourquoi avait-elle senti le besoin de répondre qu'elle était travailleuse autonome afin de pouvoir rester à la maison avec les enfants et non l’inverse (parce qu’il y a une grosse différence dans le choix des mots; une différence qui ne suscite pas les mêmes réactions!)?
Cette historiette m’a beaucoup fait réfléchir.
Qu’auriez-vous répondu à la question suivante: «Femme au foyer: échec du féminisme ou droit fondamental?» C’est cette question que m’a posée une journaliste de la chaîne de télévision Canal Vie dans le cadre de l’émission Jeux de Société qui a été diffusée en janvier 2007.
J’ai répondu sans hésiter que c’était pour moi un droit fondamental, car après tout, doit-on demander la permission à la société pour s’occuper nous-mêmes de nos enfants? Le plus vieux métier du monde, celui de maman, ne doit-il pas, encore de nos jours, inspirer le respect? À mon avis, oui.
Mais alors M, pourquoi n’as-tu donc pas dit fièrement que tu es maman à la maison devant tes amis qui t’ont vu grandir? Est-ce qu’inconsciemment tu sens qu’une femme qui, aujourd’hui, décide de rester à la maison pour s’occuper de ses enfants doit justifier son choix et même fournir un papier signé indiquant la date à laquelle elle prévoit retourner travailler, c.-à-d. la date à laquelle elle sera de nouveau utile à la société?
Et bien, je crois malheureusement que oui. Et ce, même si mes amis ne m’ont pas jugée; même si les filles de ma gang me trouvent courageuse et chanceuse d’être présente pour mes enfants.
Honte? Gêne? Je crois qu’il s’agit d’une réaction à l’image que nous renvoie le mouvement féministe qui veut que l’on se sente coupable de retourner à la maison alors que des femmes se sont battues pour nous ouvrir les portes du marché du travail. Mais à refuser ainsi que les femmes puissent CHOISIR de travailler ou non, nous sommes en train de nous construire une autre prison dorée, celle du marché du travail, de laquelle nous aurons bien de la difficulté à sortir et à cause de qui des femmes regretteront d’avoir manqué la majeure partie de l’enfance de leur progéniture!
Je remercie mes prédécesseures de s’être battues pour que je puisse faire des études universitaires, pour que je puisse choisir une carrière qui me plaise, mais surtout pour m’avoir donné le choix de travailler (ou non).
Et j’ai choisi de mettre ma carrière entre parenthèses afin de prendre soin de mes enfants. Est-ce un acte si déplorable? Est-ce que tout de go nous devrions condamner une mère de vouloir s’occuper elle-même de son enfant en la jugeant plus apte à travailler qu’à élever un adulte de demain? Quel non-sens!
Tout cela me contrarie davantage, car j’alimente moi-même ce préjugé en n’affirmant pas haut et fort que mon statut actuel est celui d’une maman à la maison!
Vous pouvez me croire sur parole, plus jamais je ne m’y ferai prendre! La prochaine fois que l’on me posera la question «Que fais-tu dans la vie?», je répondrai avec mon plus beau sourire que j’élève mes enfants avec amour à la maison et que ma façon de me divertir est de travailler!
Voilà!
Un couple qui s'aime depuis l'école secondaire est retourné dans sa ville natale pour un conventum improvisé d’amis. Ils sont tous allés souper au resto, question d’avoir du plaisir comme dans le bon vieux temps! Presque tout le monde autour de la table avait eu des enfants depuis leur dernière rencontre et les photos des petits se promenaient de mains en mains accompagnées de «Oh! Comme il est mignon!» «Wow! Quelle belle poupoune!». Une coupe de vin à la main, ils se remémoraient des souvenirs de jeunesse et prenaient des nouvelles de tous et chacun.
Bien entendu, la question «Pis, qu’est-ce que tu fais de bon dans la vie? Où travailles-tu?» était sur toutes les lèvres! Et, la femme du couple en question, répondait, le plus naturellement du monde qu'elle travaillait à son compte, en communications, à partir de la maison afin d’être auprès de ses enfants. C’est alors qu'elle entendit la belle voix de son chum lui dire: «Mais M (oups! j'ai dévoilé mon identité par inadvertance!), tu es avant tout une maman à la maison, non?».
Silence. Il avait raison.
Après tout, elle ne travaillait pas à temps plein. Elle avait bien des contrats qui arrivaient régulièrement chaque semaine, mais elle travaillait durant les siestes des petits et le soir. La majeure partie de ses journées, elle les passaient en compagnie de ses meilleurs compagnons de travail, A et G! Oui, on peut dire qu'elle était avant toute chose une maman à la maison.
Mais alors, pourquoi n’avait-elle pas répondu ça lorsque ses amis lui avaient demandé ce qu'elle faisait dans la vie? Pourquoi avait-elle senti le besoin de répondre qu'elle était travailleuse autonome afin de pouvoir rester à la maison avec les enfants et non l’inverse (parce qu’il y a une grosse différence dans le choix des mots; une différence qui ne suscite pas les mêmes réactions!)?
Cette historiette m’a beaucoup fait réfléchir.
Qu’auriez-vous répondu à la question suivante: «Femme au foyer: échec du féminisme ou droit fondamental?» C’est cette question que m’a posée une journaliste de la chaîne de télévision Canal Vie dans le cadre de l’émission Jeux de Société qui a été diffusée en janvier 2007.
J’ai répondu sans hésiter que c’était pour moi un droit fondamental, car après tout, doit-on demander la permission à la société pour s’occuper nous-mêmes de nos enfants? Le plus vieux métier du monde, celui de maman, ne doit-il pas, encore de nos jours, inspirer le respect? À mon avis, oui.
Mais alors M, pourquoi n’as-tu donc pas dit fièrement que tu es maman à la maison devant tes amis qui t’ont vu grandir? Est-ce qu’inconsciemment tu sens qu’une femme qui, aujourd’hui, décide de rester à la maison pour s’occuper de ses enfants doit justifier son choix et même fournir un papier signé indiquant la date à laquelle elle prévoit retourner travailler, c.-à-d. la date à laquelle elle sera de nouveau utile à la société?
Et bien, je crois malheureusement que oui. Et ce, même si mes amis ne m’ont pas jugée; même si les filles de ma gang me trouvent courageuse et chanceuse d’être présente pour mes enfants.
Honte? Gêne? Je crois qu’il s’agit d’une réaction à l’image que nous renvoie le mouvement féministe qui veut que l’on se sente coupable de retourner à la maison alors que des femmes se sont battues pour nous ouvrir les portes du marché du travail. Mais à refuser ainsi que les femmes puissent CHOISIR de travailler ou non, nous sommes en train de nous construire une autre prison dorée, celle du marché du travail, de laquelle nous aurons bien de la difficulté à sortir et à cause de qui des femmes regretteront d’avoir manqué la majeure partie de l’enfance de leur progéniture!
Je remercie mes prédécesseures de s’être battues pour que je puisse faire des études universitaires, pour que je puisse choisir une carrière qui me plaise, mais surtout pour m’avoir donné le choix de travailler (ou non).
Et j’ai choisi de mettre ma carrière entre parenthèses afin de prendre soin de mes enfants. Est-ce un acte si déplorable? Est-ce que tout de go nous devrions condamner une mère de vouloir s’occuper elle-même de son enfant en la jugeant plus apte à travailler qu’à élever un adulte de demain? Quel non-sens!
Tout cela me contrarie davantage, car j’alimente moi-même ce préjugé en n’affirmant pas haut et fort que mon statut actuel est celui d’une maman à la maison!
Vous pouvez me croire sur parole, plus jamais je ne m’y ferai prendre! La prochaine fois que l’on me posera la question «Que fais-tu dans la vie?», je répondrai avec mon plus beau sourire que j’élève mes enfants avec amour à la maison et que ma façon de me divertir est de travailler!
Voilà!
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