Toute jeune, j'ai vu ma mère coudre. Elle cousait de petits trucs pour nous, pour réparer des vêtements, pour nous vêtir et habiller nos poupées.
Lorsqu'elle s'assoyait à sa machine à coudre, la magie s'opérait. Le bruit de la machine en marche, les tissus qui jonchaient le sol et les trésors qui en résultaient ont peuplé mon enfance.
Quel bonheur de m'endormir avec mon petit oreiller-doudou fabriqué à partir du tissu d'une vieille robe de chambre de ma mère! Quelle fierté de porter les vêtements uniques dont maman venait de me confectionner juste pour moi et dont j'avais choisi le tissu et les appliqués! Quel enchantement que de transporter partout avec moi la petite pochette zippée que maman m'avait fait à partir d'un vieux chandail et dans laquelle était caché un tout petit album photo rien que pour moi!
Ces souvenirs sont profondément ancrés dans mon coeur. J'ai d'ailleurs toujours en ma possession ma pochette à minialbum photo et les sentiments qui m'habitent lorsque je la prends sont les mêmes que lorsque j'étais petite.
Est-ce que tout ce que ma mère faisait était parfait, droit, dans les meilleurs tissus au monde? Non. Mais dans mon coeur de petite fille, je n'aurais rien souhaité de mieux que ce que ma mère créait pour moi. Avec tout son amour.
Même chose dans la cuisine. Que ça faisait du bien de rentrer dans la maison où l'air sentait bon la cuisine maison! C'était sécurisant.
Lors de ma troisième grossesse, j'ai ressenti une forte pulsion pour renouer avec les arts manuels comme la couture, le tricot et la broderie.
Avec mon bedon rond, j'ai transporté ma machine à coudre (et le meuble) pour prendre des cours de couture. J'ai aussi demandé à ma mère de me montrer à tricoter. Je voulais faire une doudou en tricot pour ma fille. Je l'ai commencée et ma mère l'a terminée. Mais elle est magnifique. Parfaite, avec ses petits trous, là où mes mains avaient fait leur travail quelque peu maladroit. Mais avec amour!
Aujourd'hui, je ne peux vous décrire la joie que je ressens lorsque mes deux garçons me demandent de coudre. Ils aiment entendre le moteur de la machine, me voir coudre les tissus ensemble et constater les résultats!
Quel bonheur que de suspendre la guirlande que j'ai faite pour les anniversaires des membres de la famille! Cette guirlande n'est pas une oeuvre d'art, mais elle est significative pour nous. Elle a été faite dans des tissus que j'avais depuis un bon moment. Elle sera suspendue joyeusement à chacun de nos anniversaires et sera témoin de nos moments de célébration en famille. Lorsque je l'ai suspendue pour la première fois, mon petit G dont ce sera l'anniversaire bientôt, était tellement content! Des étoiles brillaient dans ses yeux. Il retournait la déguster des yeux toutes les cinq minutes et s'exclamait devant elle : comme c'est beau!
Idem pour les
pochettes à album photo que j'ai fait pour Noël.
Attendez que G voie sa doudou et l'oreiller que je lui confectionne pour son anniversaire!
Je tricote présentement - lentement, un rang à la fois, comme je le disais - un foulard. Juste pour le plaisir de tricoter, de travailler avec mes mains. J'aime beaucoup le plaisir que cela me procure et tout particulièrement lorsque mes petits sont autour de moi. On chante, on jase, on rit pendant que la laine file sous mes doigts de moins en moins engourdis! J'aime.
Le soir, avant de me coucher, je feuillète mon livre de broderie et je me détends en imaginant toutes les belles choses que je broderai dans un avenir pas si lointain. Je broderai des choses pour notre famille. Des choses qui resteront dans la famille et qui auront une signification pour nous. Je le ferai avec...amour!
Depuis l'arrivée de mes petits dans ma vie, j’ai réalisé que le rôle de mère est bien plus qu’une fonction, bien plus qu’une dénomination. Devenir maman m’a permis de découvrir une nouvelle dimension à l’amour. Être une maman, c’est aimer un petit être à une profondeur et dans une ampleur qui lie pour toujours nos destinées. La maternité a bouleversé non seulement mon corps, mais mon esprit aussi. J'ai le goût de créer pour eux. J'ai le goût de laisser ma marque non pas dans la performance, mais dans la créativité.
Voilà pourquoi j'ai décidé d'apprendre à coudre, à tricoter, à broder, à cuisiner, à jardiner...